Sabença de la Valeia - Amis du musée de la vallée
Lorsqu'il est question du parler de la Vallée de l'Ubaye, deux noms viennent aussitôt à l'esprit : François Arnaud et Germaine Waton de Ferry, mais il faut immédiatement ajouter celui de Marcel Provence, pour le rôle important qu'il joua dans l'affirmation de la vocation poétique de la "Cabiscola". |
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Avec la collaboration de "L'Escola de la Valèia", de la Société Scientifique et Littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, de la Société d'Etude des Hautes-Alpes et du Félibrige, a été organisé par nos soins, le 28 juillet 1963, ici même, à Barcelonnette, un colloque à son sujet, auquel participèrent des personnalités des deux versants des Alpes.
D'Auxerre, dans une lettre, le poète Marie-Noël, devenue aveugle, nous déclarait qu'elle pressentait dans "Benoita" une œuvre d'une grande valeur et "cette fraîcheur sauvage que j'aime tant dans les poèmes", ajoutait-elle.
M. Gaetano di Sales, de l'Académie Pontificale, prit à "Benoita" le titre de sa communication : "un chabret que chama" et nous donna une analyse de l'émotion ressentie au contact de cette œuvre.
De Toulouse, le majoral abbé Salvat, professeur à l'Institut catholique de cette ville, dans son homélie comme dans sa communication, compara Germaine Waton de Ferry à la grande femme poète pyrénéenne, Philadelphe de Gerde, comparaison reprise par la majorale Marcelle Dutrel qui apprécia en "Benoita" "une œuvre franciscaine et bucolique".
Charles Camproux, professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier, s'interrogea à propos de "Benoita" : "Un poème en quinze chants est-il lisible en 1963 ? Sans aucun doute quand il est de la veine de "Benoita". De cette œuvre il appréciait "la merveilleuse fraicheur". "Par les caractères même de la langue, "Benoita" est loin d'être seulement un poème local. Langue et inspiration se joignent pour faire de cette œuvre l'une des plus racées, si l'on peut risquer l'expression, des lettres occitanes modernes. "Elle mérite une place de tout premier choix à côté des meilleures."
Après avoir étudié l'influence exercée sur Germaine Waton de Ferry par son propre père, l'humaniste provençal et provençalisant Baptistin de Ferry, ancien principal du Collège de la Vallée, M. Aquarone, professeur à la Faculté de Montpellier, déclarait : "Germaine Waton de Ferry est la seule femme poète épique de notre littérature et de la littérature universelle : c'est un cas presque unique, un cas de génie..."
Ces déclarations ne peuvent que renforcer l'hommage que l'on doit rendre à celle qui fait resplendir sur la "Valèia" la gloire la plus durable, la gloire de la poésie.
Paul Pons,
majoral du Félibrige.
in La vallée de Barcelonnette
¤ Chants de la Valèia, 1941.
¤ La Pastourala de la Valèia, 1948.
¤ Benoita, 1954.
La poétesse de l'Ubaye : Germana Waton de Ferry :
Extrait de Leis Amics de Mesclum , bibliothèque virtuelle, mémoire du pays : les « Trobaïres ».